Le Numérique Responsable à l’épreuve du Passeport Numérique de Produit
11.12.2025
Dans un monde où la transition écologique devient une priorité absolue, les entreprises se retrouvent face à un défi majeur : concilier innovation technologique et respect de l’environnement. Le Passeport Numérique de Produit (PNP), ou Digital Product Passport (DPP), émerge comme un outil clé pour tracer la durabilité des produits tout au long de leur cycle de vie. Mais derrière cette promesse se cache une question cruciale : comment garantir que l’outil technique qui héberge ces données ne devienne pas lui-même un fardeau environnemental ?
C’est ici que la notion de Numérique Responsable entre en jeu. À l’heure où les technologies comme la blockchain sont souvent présentées comme des solutions miracles pour la transparence et la traçabilité, il est essentiel d’en évaluer l’impact réel. Car oui, stocker des données de durabilité sur un support numérique énergivore peut s’avérer contre-productif.
Le Passeport Numérique de Produit : un outil au service de la transparence
Le Passeport Numérique de Produit est conçu pour fournir une identité numérique unique à chaque produit, regroupant des informations sur sa composition, son origine, son impact environnemental, ou encore ses conditions de recyclage. L’objectif ? Permettre aux consommateurs, aux régulateurs et aux entreprises elles-mêmes d’accéder à des données fiables et actualisées, favorisant ainsi une économie circulaire.
Cependant, la mise en œuvre technique du PNP soulève des enjeux majeurs :
- Où stocker ces données pour qu’elles restent accessibles, sécurisées, pérennes ?
- Quel est l’impact environnemental des infrastructures choisies ?
- Comment éviter que la solution ne devienne pire que le problème qu’elle cherche à résoudre ?
Numérique Responsable : un impératif pour le PNP
Le Numérique Responsable, vise à réduire l’empreinte écologique et sociale des technologies numériques. Dans le cadre du PNP, cela signifie :
- Choisir des infrastructures d’hébergement sobres et éthiques : privilégier des data centers alimentés par des énergies renouvelables, ou des solutions décentralisées à faible consommation et des espaces d’être maintenue tout au long de la vie du produit
- Éviter les technologies énergivores : la blockchain, souvent citée pour sa transparence, est un exemple frappant. Son fonctionnement repose sur des mécanismes de consensus (comme la preuve de travail, ou Proof of Work) qui consomment une quantité importante d’énergie et l’énergie utilisée est majoritairement basée sur des énergies fossiles donc impactante.
- Optimiser la quantité de données : le PNP doit se limiter aux informations strictement nécessaires, afin de réduire l’espace de stockage et les ressources mobilisées.
Recommandations pour les entreprises engagées
Pour les entreprises souhaitant déployer un Passeport Numérique de Produit tout en respectant les principes du Numérique Responsable, voici quelques pistes :
- Audit énergétique : évaluer l’impact des infrastructures envisagées avant de les adopter.
- Privilégier la sobriété : limiter la quantité de données stockées et choisir des formats légers.
- Sensibiliser les parties prenantes : former les équipes et les partenaires à l’importance du Numérique Responsable.
- Collaborer avec des experts : s’appuyer sur des acteurs spécialisés dans le Green IT pour concevoir des solutions adaptées.
Le Passeport Numérique de Produit représente une avancée majeure pour la transparence et la durabilité. Cependant, son succès dépendra de notre capacité à intégrer le Numérique Responsable dès sa conception. Les entreprises ont ici une opportunité unique : innover sans sacrifier la planète ni l’humain.
LaNum Pays Basque, partenaire du projet EDIT Interreg POCTEFA
Sources :
- Rapport ADEME sur le Numérique Responsable (2023)
- Stratégie européenne pour une économie circulaire (Commission européenne, 2025)